LA FIN TRAGIQUE DE LA BELLE ANGELE
La fin tragique de la «Belle Angèle» de Pont Aven (*)
La Belle Angèle est un lougre de 24,50 m de long avec 3 mâts grées au tiers de 195 m2. Ce voilier a été mis à l'eau le 27 juillet 1991 à Pont-Aven. Il a été construit selon les plans de «L'Utile», lougre chasse-marée lancé en 1877 à Redon dont la ligne racée avait un tirant d'eau modeste pour fréquenter les ports d'accès difficiles.
Ce projet est dû à un groupe d'amis qui se sont rassemblés au sein d'une association créée pour redonner vie à un ancien gréement et donner au port de Pont-Aven , un bateau pouvant participer au rassemblement de Brest en 1992. La construction du Lougre a été réalisée par le chantier du Guip. Le choix du nom est un hommage à Marie-Angélique SATRE (1868-1932) dont le portrait a été peint par Paul Gauguin en 1889 et qui s'intitulait «La Belle Angèle».
La « Belle Angèle » va faire rayonner le port de Pont Aven dans toutes les manifestations maritimes.
Parti de la cité corsaire de Saint Malo, le dimanche 15 octobre 2017 à destination de Concarneau, le skipper, Anthony Meignan, décide de relâcher à l'Aber Wrach, en raison du mauvais temps. Le 17 octobre, le vent semblant avoir molli, la «Belle Angèle» appareille à 5 heures du matin afin de profiter du courant du jusant. La «Belle Angèle» se trouve encore dans le chenal quand le skipper capte à la VHF un bulletin météo pessimiste. Le Cross annonce des creux de 6 à 8 m. Le skipper décide de virer de bord pour retourner au port. C'est au cours de cette manœuvre que le bateau, bousculé par la houle, échappe au contrôle. Anthony Meignan, le skipper, dans cette manœuvre est précipité à la mer.
La «Belle-Angèle» talonne puis s'échoue sur les roches de l'île de Croix, au débouché du chenal de la Malouine.
Alerté par un message de détresse à 5h50, le Cross-Corsen mobilise aussitôt les secours.
Témoignage des sauveteurs :
« Nous, on nous appelle vers 6 h du matin. Nous embarquons sur notre canot tout temps, avec Louis Le Gall comme patron. Nous sommes sept bénévoles de la SNSM à bord, dont deux nageurs de surface. En arrivant à proximité des lieux, nous nous rendons compte qu’il faudra monter sur la Belle Angèle. On utilise notre canot pneumatique pour approcher du navire. C’est sportif ! Ce sont des vagues de deux à trois mètres qui nous reçoivent…
Une fois à bord du voilier, nous prenons en charge les six personnes embarquées. Mais elles nous disent qu’il y a un homme à la mer et qu’il s’agirait du patron du bateau. On donne le renseignement au Cross en indiquant qu’il faudra un second hélico : il va vraiment y avoir du boulot. Il y a six personnes à évacuer, donc quatre rotations pour les descendre à terre. Dragon 29 doit faire trois rotations pour les victimes et une dernière pour nous, sauveteurs de la SNSM. Puis l’hélicoptère Caïman de la Marine nationale arrive pour rechercher le marin disparu. Son corps sera retrouvé plus tard au large de la Petite Fourche, au Nord de l’île Guenioc. La personne à la mer est Anthony Meignan, Skipper de la « Belle Angèle » mais aussi du Renard des mer de Saint Malo,, déséquilibré par la rupture de la barre et projeté par-dessus bord. Son corps sera repêché au large de l'Aber Wrac'h , au large de la Petite Fourche, au Nord de l’île Guénioc.
Quant à la «Belle Angèle» la houle ne tardera pas à la fracasser. Le 20 octobre, une partie de la coque est retrouvée échouée, 10 miles, plus à l'ouest près du phare de Pontusval à Bignogan. Elle y sera coupée en deux et tirée à terre.
(*) Article rédigé par Pascal Serviget
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