S.N.S.N Port-Désiré Saint-Nazaire

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UNE HISTOIRE PAS ORDINAIRE A PORT DESIRE

Voici une histoire pas ordinaire racontée par Philippe S. copropriétaire du Sojem avec Francis. Ce voilier Dufour 2800 appartenait précédement à Jean-Marc et encore avant à Patrick U.
Un grand merci à lui


Le mardi 19 octobre 2021 , Francis et moi arrivons à la cale à 14h30.
Au loin , le Sojem se balance au grès du clapot bien amarré à son mouillage .

Un coup de vent étant prévu le lendemain , nous envisageons de passer l’écluse à 16h afin de rejoindre le quai oblique en prévision du grutage de sortie le samedi suivant.

Comme à chaque fois , nous gonflons l’annexe et mettons en place le moteur électrique , sa batterie , nos affaire etc… A ce moment- là , 2 membres de la SNSN arrivent en annexe et nous conseillent de faire attention à cause du clapot.

Lors de l’embarquement , le premier problème de la journée survient lorsque l’on se rend compte que Francis a oublié son gilet de sauvetage : chose qui ne lui arrive jamais ! devant l’impossibilité d’aller le chercher nous décidons d’y aller quand même…

Nous prenons place dans l’annexe et nous rendons très vite compte que ça remue pas mal et surtout que le petit moteur électrique sera à la peine pour nous emmener au Sojem.

Je dirige l’annexe et fais attention aux vaguelettes car nous avons tendance à embarquer de l’eau . Discutant avec Francis je ne regarde que quelques mètres devant moi et slalome entre les bateaux encore présents.

Il ne nous reste plus qu’à contourner le bateau de Gildas et nous serons arrivés.

Et là, mesdames messieurs, nous avons vécu un grand moment de solitude !

En effet , alors que je me visualisais déjà en train d’escalader la plate-forme arrière du Sojem agitée dans tous les sens, nous arrivons sur une zone entièrement vide, sans bateau, sans mouillage comme si rien n’avait jamais existé !

Heureusement que nous étions deux à bord de l’annexe car pendant quelques secondes nous avons sérieusement douté de notre lucidité. Heureusement, nous étions à jeun !

Nous avions vu le Sojem quinze minutes auparavant et il s’était volatilisé avec son mouillage !

Après quelques secondes , nous regardons autour de nous sur 360 degrés et nous croyons rêver en apercevant la minuscule silhouette du Sojem à 500 mètres en pleine dérive vers la digue du bassin de St Nazaire !

Sans réfléchir , nous nous lançons à sa poursuite en espérant le rattraper avant qu’il ne tape dans la digue.

Deuxième problème de la journée, le moteur électrique sous dimensionné. Nous avons l’impression de ne pas avancer ce qui est terrible quand vous poursuivez votre bateau qui va se crasher sur une digue ! Nous essayons de ramer en même temps mais rien n’y fait , il faut se rendre à l’évidence , nous n’y arriverons pas !

Je décide alors d’appeler les secours et là survient le troisième problème de la journée : j’ai oublié ma sacoche dans ma voiture et je n’ai pas mon téléphone mais surtout je n’ai même pas les clés du bateau ! la situation se complique car même si nous réussissons à attraper le bateau nous ne pouvons pas démarrer le moteur ni mettre en place une amarre ou une simple défense !

Francis appelle les secours. La SNSM est prévenue.

Nous apprendrons plus tard qu’à ce moment là, Patrick U., l’antépénultième propriétaire du bateau, joindra Jean-Marc, le pénultième propriétaire, pour lui signaler que le Sojem se trouvait à son goût un peu près de la digue. Jean-Marc l’informant que c’était logique puisque je l’avais prévenu la veille que nous sasserions à 16 heures ! Le pire c’est que tout était vrai mais au détail près que nous n’étions pas sur le bateau !

Alors que la situation semble perdue c’est justement là que la chance tourne.

Le Sojem n’est plus qu’à 30 mètres de la digue et nous à 200 mètres du Sojem quand nous remarquons un Zodiac qui s’apprête à rentrer au port.

Avec l’énergie du désespoir, nous essayons d’attirer son attention en sifflant et en agitant les pagaies.

Je ne sais toujours pas si les passagers du Zodiac nous ont vu à ce moment précis mais juste avant de passer l’entrée du port ils changent de cap et foncent vers le Sojem !

Toujours à bord de cette annexe de malheur qui semble reculer plus qu’avancer nous assistons impuissants à leur manœuvre. Nous apprendrons par la suite, qu’il s’agit de pompiers en exercice !

Nous sommes maintenant à leur hauteur et après les avoir remerciés, ils nous indiquent qu’ils n’ont pas la puissance nécessaire pour tracter le bateau et qu’ils vont attendre l’arrivée de la SNSM tout en empêchant le Sojem d’aller sur la digue.

Nous décidons de d’essayer de retourner à la cale ce qui n’est pas gagné avec un moteur faiblard contre le vent et les vagues !

Au bout de plus d’une demi-heure, nous y sommes enfin !

C’est à ce moment là qu’arrive la SNSM ! Plus d’une heure un quart après notre appel ce qui me semble long alors que nous étions quasiment à l’entrée du port . Plus tard nous comprendrons qu’ils viennent de Pornichet.

Ils ont remorqué le Sojem jusqu’à l’écluse et nous avons pu le récupérer.

C’est une histoire qui se termine bien sans aucun dommage pour le bateau mais qui prouve que quand ça commence à aller mal il y a une succession de problèmes qui s’ajoutent les uns aux autres avec des conséquences de plus en plus graves.

L’autre conclusion est qu’il peut y avoir des retournements de situations spectaculaires sans qu’on s’y attende. Nous avons eu beaucoup de chance !

Le quatrième problème de la journée m’a achevé lorsque au moment de m’endormir ( après avoir fêté ça bien sûr ) mon épouse me dit que tous les sanitaires de la maison (douches, wc etc …) sont bouchés ! Je ne peux plus réagir et je m’endors …


 



22/11/2021
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