Naufrage du Saint Philibert
Le naufrage du Saint Philibert en 1931 (*)
Le Saint Philibert est un petit bateau de croisière et de promenade à vapeur, construit par les chantiers Dubigeon de Nantes en 1923, pour la navigation côtière et dans l'estuaire de la Loire.
Le Saint Philibert
Le matin du dimanche 14 juin 1931, ce navire, affrété par la société « Les Loisirs » quitte le port de Nantes pour une excursion sur l'île de Noirmoutier. Plus de cinq cent personnes, essentiellement des ouvriers et employés de Nantes et du département et leur famille, mais aussi de nombreux touristes admis au dernier moment, ont été embarqués. 467 passagers sont contrôlés mais les enfants qui les accompagnent et leurs parents ne sont pas comptés.
C'est presque le double de la charge prévue qui est à bord. Mais le temps s'annonce beau et la navigation dans la baie de Bourgneuf est réputée facile. Le capitaine Ollive et sept hommes d'équipage doivent veiller au bon déroulement de cette croisière. L'aller se passe bien et le Saint Philibert accoste à l'Herbaudière sur Noirmoutier.
Vers 17h, le bateau appareille pour le retour. Les conditions météorologiques se sont dégradées dans le courant de l'après-midi. 46 excursionnistes décident de ne pas reprendre le bateau, préférant rester passer une nuit sur l'île ou préfèrent prendre l'autocar qui emprunte le passage du Gois.
Le Saint Philibert qui embarque les autres, quitte l'Herbaudière et affronte une mer déchaînée. La tempête, d'une force imprévisible, rend la navigation très difficile. Ce bateau n'est pas prévu pour le gros temps. Il dispose de canots de sauvetage en nombre réduit et n'est pas équipé de TSF (radio). Les passagers ne disposent pas de gilets de sauvetage. Dans la panique, les passagers montent sur la partie haute du pont du navire, accentuant de la sorte l'instabilité du navire. Ils se portent à tribord pour éviter les paquets de mer qui arrivent par bâbord, ce qui fait dangereusement gîter le bateau à fond plat, plus adapté à naviguer sur la Loire.
Une vague plus forte que les autres, le fait chavirer, il se retourne et sombre presque immédiatement au large de la pointe de Saint Gildas, près de la bouée du Châtelier. Des remorqueurs venus de Saint-Nazaire, de Pornic puis le «Saint Georges », canot de sauvetage de l'île de Noirmoutier arrivent sur les lieux du naufrage et recherchent les survivants. Mais seuls huit hommes sont rescapés. Plus de deux cents corps s'échouent, les jours suivants, sur le rivage, suivis de nombreux autres pendant les mois suivants. Certains corps ne seront jamais retrouvés.
Le Saint Philibert après le naufrage
Un procès a lieu en 1933. Parodie de justice où les familles de victimes sont déboutées et les armateurs affranchis de toute responsabilité dans ce naufrage.
Autre conséquence est la défiance d'une partie de la population envers les poissons et les crustacés de la région soupçonnés d'avoir été contaminés par les restes des naufragés. Ce qui aura des graves conséquences, pendant plusieurs années sur l'économie locale de la pêche.
La crainte d'épidémie à cause des cadavres amenés sur les plages va affecter gravement le tourisme local.
Renfloué en août 1931 par une compagnie allemande, le Saint Philibert est transformé en navire de charge et plusieurs fois rebaptisé ( Les Casquets, le Saint Efflam) avant de finir sa carrière sous le nom de Côte-d'Amour et d'être désarmé puis ferraillé sur le Trieux.
Le capitaine, le commandant François Ollive qui a pris la décision d'appareiller dans la tempête.
(*) Article rédigé par Pascal Serviget
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